Malgré une carrière professionnelle dont vous n’avez pas à rougir, une petite voix vous souffle régulièrement que vous n’êtes pas à votre place et, clairement, vous gâche un peu (beaucoup) la vie. Cela porte un nom : syndrome de l’imposteur. Son objectif ? Vous faire croire que vos succès sont dus à la chance et non à vos compétences. Perfectionniste, expert∙e ou encore individualiste, il existe 5 profils différents de cette affection, qu’il est essentiel d’identifier afin de surpasser ce frein psychologique. Pour vous aider à y voir plus clair et à avancer, Même Pas Cap! fait la lumière sur les 5 types du syndrome de l’imposteur.
Le terme de « syndrome de l’imposteur » a été évoqué pour la première fois en 1978 par les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne Imes. Elles l’ont décrit comme un phénomène psychologique touchant les personnes qui ne parviennent pas à reconnaître leurs réussites et qui ont constamment peur que les autres découvrent qu’elles ne sont pas à la hauteur. Il ne s’agit nullement d’une maladie, mais bien d’un syndrome, qui se caractérise par un ensemble de manifestations souvent lié à des traits de personnalité, comme la faible estime de soi ou un perfectionnisme excessif.
Ce qui est important, c’est de comprendre que cette affection naît d’un décalage : votre cerveau refuse de croire à vos succès, même s’ils sont réels. L’enjeu n’est pas de faire disparaître complètement ce sentiment, mais d’apprendre à repérer et à limiter les comportements qui vous freinent, surtout dans votre vie professionnelle.
Découvrons désormais les 5 types du syndrome de l’imposteur en détail et comment y faire face.
Le ou la perfectionniste est sans doute l’archétype le plus courant. Selon sa perception, le moindre problème dans ce qu’il ou elle entreprend – un oubli, une erreur même minime – est la preuve irréfutable de son incompétence. Il/elle place la barre si haut qu’il est souvent impossible d’atteindre l’objectif, ce qui génère à la fois déception et frustration. Quand le ou la perfectionniste mène à bien quelque chose, il ou elle minimise sa réussite en se disant : « J’aurais pu faire mieux. »
Professionnellement, cela se traduit par une difficulté à déléguer, car personne n’effectuera ses tâches aussi bien que lui/elle. Le ou la perfectionniste s’épuise dans une vérification excessive de son propre travail, ce qui conduit souvent à la procrastination : pourquoi commencer quelque chose, si cela n’est pas parfait au bout du compte ? Cette quête épuisante de l’excellence le/la rend rigide et anxieux∙se, et le succès devient une source de stress plutôt qu’une récompense méritée.
Pour ce type de syndrome de l’imposteur, l’objectif est d’apprendre à valoriser le chemin parcouru autant que le résultat final. La méthode des 80/20 peut vous aider : viser 80 % de qualité suffit largement dans la plupart des situations. Car atteindre les 20 % restants demande souvent trop de temps et d’énergie pour un gain minime. Fixez-vous des délais réalistes et, une fois le temps écoulé, engagez-vous à ne plus modifier votre travail. L’essentiel est d’être fier∙e d’avoir terminé, plutôt que de chercher à produire quelque chose de parfait.
Deuxième type du syndrome de l’imposteur existant : l’expert·e ou la personne qui ne se sent jamais suffisamment préparée. Son sentiment d’imposture repose sur la peur de ne pas en savoir assez. Il ou elle ressent constamment le besoin de suivre une nouvelle formation, de lire encore plus de ressources ou d’obtenir toutes les informations possibles avant d’oser s’exprimer ou de se sentir légitime sur un sujet. Sa pensée dominante est : « Tant que je ne maîtrise pas tout, je ne suis pas crédible. » Il/elle minimise ses victoires en se comparant à celles et ceux qui, selon ses dires, en savent toujours plus.
En entreprise, l’expert∙e est celui ou celle qui passe des heures à accumuler de la documentation et à analyser, par crainte de ne pas pouvoir répondre à une question. Il ou elle peut même refuser une promotion s’il ou si elle pense ne pas remplir tous les critères. Malgré un fort potentiel, son besoin d’être certain∙e avant d’agir ou sa difficulté à reconnaître l’apprentissage par l’expérience le freinent dans ses pensées et actes.
Si vous vous reconnaissez dans ce profil, il est essentiel de comprendre que la compétence ne se limite pas aux connaissances théoriques. La véritable expertise se trouve dans la capacité à utiliser ce que vous savez déjà et à progresser grâce à vos essais et erreurs. C’est là que l’inventaire des soft skills et des expériences non académiques devient particulièrement pertinent. Accepter d’être « suffisamment » compétent pour se lancer est une étape clé.
Pour l’individualiste, être un∙e « vrai∙e » professionnel∙le, c’est parvenir à gérer toutes les tâches seul∙e, même les plus difficiles ou les plus longues. Demander de l’aide à un∙e collègue ou à son responsable est vécu comme de la faiblesse ou de l’incompétence. S’il ou si elle n’accomplit pas tout par lui-même ou elle-même, l’individualiste considère qu’il/elle ne mérite pas sa réussite. Pour lui/elle, l’entraide ressemble plus à un aveu d’échec qu’à un soutien véritablement utile.
Ce profil du syndrome de l’imposteur est particulièrement vulnérable à la surcharge de travail et au burn-out. L’individualiste refuse de déléguer, cache ses difficultés et finit par ralentir les projets d’équipe. Il ou elle culpabilise dès qu’il ou elle se repose. De plus, la communication n’est pas son fort, ce qui rend toute forme d’aide ou de collaboration compliquée. Paradoxalement, cette volonté de tout faire seul∙e freine sa progression professionnelle.
Pour avancer, il est essentiel de réévaluer la place de l’entraide. Travailler en équipe ou confier un travail à une autre personne ne signifie pas être moins qualifié∙e ; au contraire, ce sont des compétences clés du leadership et de l’intelligence émotionnelle. Entraînez-vous à formuler des demandes d’aide simples et précises. Apprenez aussi à mesurer votre efficacité non plus à ce que vous réalisez par vous-même, mais à la qualité du résultat obtenu collectivement.
Parmi les autres types du syndrome de l’imposteur qui existent, il y a le génie naturel. Celui-ci base son sentiment de légitimité sur l’idée que le succès doit venir sans effort, de manière innée. Si une tâche requiert de travailler dur ou de s’y reprendre à plusieurs reprises, il en déduit qu’il n’est pas un véritable talent et que ses victoires antérieures n’étaient qu’un coup de chance.
Ce type d’imposteur a tendance à éviter les défis complexes ou à abandonner rapidement dès les premières difficultés, de crainte de révéler que son talent n’est pas inépuisable. Il éprouve une grande honte à l’idée de devoir fournir un effort visible, l’empêchant de s’engager dans des carrières exigeantes, pourtant enrichissantes. Il préfère de loin rester dans sa zone de confort où tout lui vient facilement et naturellement.
En tant que génie naturel, vous devez accepter que l’effort fasse partie intégrante de toute réussite. La ténacité est en réalité un meilleur gage d’aboutissement dans le temps que le simple talent brut. Arrêtez de ne valoriser que les idées instantanées ! Mettez en avant les progrès réalisés : le temps investi, les erreurs que vous avez comprises et corrigées, mais aussi votre persévérance.
Cet archétype du syndrome de l’imposteur compense son sentiment d’illégitimité par une surcharge de rôles et de responsabilités, au travail comme à la maison d’ailleurs. Son identité, sa valeur personnelle, est directement liée à sa productivité constante. S’arrêter ou prendre du repos est synonyme d’inutilité, de paresse, et surtout, cela lui laisse le temps de douter. Le super-héros ou la super-héroïne s’épuise à essayer d’être l’employé∙e modèle, la ou le parent parfait∙e et l’ami∙e toujours disponible.
Cet individu est, lui aussi, exposé au burn-out. Il est incapable de dire non aux demandes de ses collègues et prend rarement de congé. Il éprouve une profonde culpabilité quand il ne travaille pas, se sentant obligé de combler chaque minute libre par une activité productive. Cette attitude crée un environnement professionnel et personnel sous haute tension.
Pour combler cela, la toute première chose à faire est de dissocier votre valeur personnelle de vos réalisations professionnelles. En effet, votre légitimité n’est pas liée au nombre de tâches que vous effectuez. Il est donc essentiel de poser des limites claires entre travail et vie privée, et ainsi avoir un réel équilibre entre vie pro et vie perso.
Reconnaître votre profil d’imposteur est la première étape pour dire stop à ce syndrome qui vous empêche d’avancer. Toutefois, une telle démarche est d’autant plus efficace si vous utilisez les bons outils, à l’instar du bilan de compétences. Ce dispositif d’accompagnement personnalisé agit comme un miroir objectif, vous confrontant à la réalité de ce que vous avez accompli et acquis au fil des années. Grâce à lui, vous mettez le doigt sur vos compétences cachées, celles que vous avez auparavant attribuées au hasard.
C’est d’ailleurs le rôle et l’objectif de l’organisme Même Pas Cap! : changer votre discours intérieur en remplaçant le classique « j’ai eu de la chance » par une reconnaissance concrète des faits. Il vous aide ainsi à définir et à mettre en place un projet professionnel réaliste et durable, et surtout, en phase avec qui vous êtes vraiment.
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