Aujourd’hui, de nombreux salariés en CDI ne sont plus satisfaits de leur travail. Bien que détenteurs d’un contrat de travail à durée indéterminée, cette sécurité de l’emploi ne leur suffit plus à rester au même poste. Ils n’ont qu’un objectif : changer de travail pour être plus épanoui professionnellement. Mais comment faire une reconversion quand on est en CDI ? Voici quelques conseils et les étapes pour mener à bien votre nouveau projet.
Avoir un projet de reconversion ne signifie pas que vous devez foncer tête baissée. Avant de vous lancer dans un tel projet, il est bon de vérifier sa faisabilité afin de vous éviter toute désillusion. Pour ce faire, voici deux dispositifs pertinents.
On ne le dira pas assez, le bilan de compétences est probablement le dispositif le plus pertinent lorsque l’on souhaite faire une reconversion quand on est en CDI. Il permet en effet de faire un scan complet sur vous et sur vos aptitudes personnelles et professionnelles. Grâce à lui, vous prenez réellement connaissance de vos points forts et de vos points faibles, et savez ce que vous êtes capable d’entreprendre. Le bilan vous livre également des pistes de différents métiers qui pourraient vous correspondre. Ainsi, vous êtes en mesure de vous assurer si votre projet de reconversion tient la route ou pas.
Ce dispositif est bien sûr parfaitement adapté pour celles et ceux qui n’ont pas encore d’idée précise quant à leur avenir professionnel.
Même Pas Cap! vous accompagne dans ce processus et vous propose un bilan de compétences en cinq étapes pour réaliser votre projet.
CEP ou conseil en évolution professionnelle. C’est à peu près le même principe que le bilan de compétences à la différence qu’il dure moins longtemps (2 à 3 h vs 24 h) et qu’il est gratuit. Avec un conseiller, vous faites le point sur votre parcours et vos compétences, mettez en place un projet et déterminez la formation la plus adaptée, sans oublier d’aborder le sujet du financement. Le CEP est idéal pour les personnes qui disposent de moins de temps et/ou de moyens limités.
Il existe des milliers et des milliers de formations. Pas facile de s’y retrouver, on vous l’accorde. Pour faire le tri, privilégiez celles proposées par des organismes agréés. Ensuite, renseignez-vous sur le meilleur parcours à suivre pour tel ou tel métier, celui qui offre de réels débouchés. Dans le cadre d’une réorientation professionnelle, combiner théorie et pratique est un plus pour entrer plus rapidement sur le marché du travail.
Autre conseil quant au choix de la formation : qu’elle soit inscrite au RNCP et donc référencée par France Compétences. Ce détail est important, car il permet de mobiliser son CPF (voir plus bas) pour financer sa reprise d’études. Un point non négligeable quand on se lance dans une reconversion en CDI.
Telle est la question ! À vous de voir quel mode est le plus adapté à vos obligations personnelles et professionnelles. Mais ce n’est pas l'unique motif à prendre en compte. En effet, certains préfèrent le présentiel, car ils craignent de s’éparpiller seuls chez eux ou de manquer de motivation. D’autres, au contraire, vont privilégier le calme et avancer à leur rythme.
Se renseigner sur les dispositifs de formation existants et les moyens de financement
Après avoir validé votre projet et trouvé votre formation, vous devez maintenant réfléchir au moyen de mettre en œuvre votre reconversion si vous êtes en CDI. Selon votre situation, vous avez le choix entre plusieurs dispositifs.
Le compte personnel de formation (CPF) permet de financer des actions de formation tout au long de sa carrière professionnelle. Il concerne les actifs, qu’ils soient en activité ou non, et ont leur compte est crédité de 500 € (800 € pour certains) chaque année. Plafonné à 5 000 € (ou 8 000 €), ce dispositif est une réelle opportunité pour subventionner sa formation dans le cadre d’une reconversion.
Le projet de transition professionnelle, ou CPF de transition professionnelle, est un dispositif qui donne le droit à un salarié de s’absenter de son poste pour suivre une formation dans un but précis : changer de métier. Il est donc parfaitement adapté pour une reconversion quand on est en CDI. De plus, il octroie le maintien de la rémunération (sous conditions) ainsi qu’une prise en charge financière totale.
Contrairement aux précédents, le plan de développement des compétences est une initiative de l’entreprise offrant à n’importe quel collaborateur de suivre une formation en vue d’évoluer. La demande peut également provenir du salarié à condition que la formation choisie fasse bien partie du dispositif.
Dernier dispositif possible pour se reconvertir quand on est en CDI : le dispositif Pro-A. Mais attention, celui-ci n’est pas éligible à tous les salariés en contrat à durée indéterminée. Il concerne uniquement ceux qui sont non qualifiés ou ceux qui ont un diplôme qui n’excède pas bac +2. Ils sont ainsi en mesure de suivre une formation pour changer de métier.
Se former sur le temps de travail est autorisé avec l’accord de l’employeur. Or, ce dernier n’est pas tenu d’accepter s’il estime que votre absence peut nuire au bon fonctionnement du service dans lequel vous travaillez, en cas de forte activité par exemple. Évoquer le sujet en amont avec votre responsable et/ou les RH peut se révéler pertinent et éviter de mettre votre entreprise devant le fait accompli. Elle peut ainsi s’organiser pour combler votre absence.
Si vous ne souhaitez pas avertir votre employeur de votre projet de reconversion ou si votre formation ne peut se dérouler durant la journée, il vous reste quand même la possibilité de vous former le soir et le week-end. De nombreux organismes proposent des cours du soir ou à distance (par correspondance ou en ligne).
Vous ne le saviez peut-être pas, mais il est possible de se former et d’être payé pendant ses congés notamment dans le cadre d’une reconversion quand on est en CDI. Pour bénéficier de ce droit, il faut que l’entreprise ait mis en place un CET, un compte épargne-temps. Ce dispositif permet de cumuler des droits à un congé rémunéré ou de percevoir une rémunération sur des jours de congés ou de repos non pris ou alors sur la somme que le salarié a alloué sur son CET.
Si vous êtes en CDI et que vous n’avez pas d’autre choix que de quitter votre entreprise pour mettre en place votre nouveau projet professionnel, sachez que vous pouvez bénéficier d’aides pour démarrer et combler l’absence provisoire de rémunération. Toutefois, il est impératif d’obtenir l’aval de la CPIR, la commission paritaire interprofessionnelle régionale.
C’est en effet elle qui juge du caractère réel et sérieux de votre projet et qui décide d’ouvrir vos droits au chômage. Ainsi, lorsque vous lui faites parvenir votre projet, vous devez lui apporter tous les éléments qui montrent que celui-ci a été mûrement réfléchi. Par exemple, si vous changez de métier, parlez de votre CEP, de la pertinence de la formation choisie et les débouchés qui existent. Si vous créez ou reprenez une entreprise, présentez-lui votre business plan, votre étude de marché, les moyens financiers dont vous disposez, etc. Bref, tout ce qui prouve que votre projet est viable.
Démissionner et percevoir l’ARE (l’allocation de retour à l’emploi) est donc possible lorsqu’il s’agit – entre autres – d’une reconversion quand on est en CDI. Mais pour en bénéficier, il faut avoir au moins cinq ans d’activité professionnelle continue dans une ou plusieurs entreprises au cours des soixante mois qui précèdent votre démission. Et bien sûr avoir un projet réel et sérieux (cf. ci-dessus).
La rupture conventionnelle est un autre moyen pour se reconvertir quand on est en CDI et percevoir des indemnités. Si votre entreprise accepte, elle vous versera les indemnités spécifiques à ce type de rupture de contrat et vous toucherez en plus les allocations chômage.
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